Editorial - 4ème édition
Le temps des miracles
Personne ne l’ignore, la Palestine est terre de miracles : des trompettes de Jéricho qui font tomber des murailles au prophète Mohammad monté au ciel sur une jument ailée en passant par Jésus qui marche sur l’eau… Sans oublier tous ces miracles au quotidien qui n’ont pas empêché un peuple vivant dans des conditions extrêmement difficiles depuis 70 ans d’avoir survécu et grandi dans le domaine des arts et en particulier du cinéma.
Annemarie Jacir, l’une des plus talentueuses cinéastes palestiniennes, le dit et le répète – et elle sait de quoi elle parle : « Chaque film palestinien qui se tourne est un miracle. »
Alors en 2018, ce n’est pas un mais une vingtaine de « miracles » que Ciné-Palestine Toulouse Occitanie offrira au public lors de sa 4e édition qui se déroulera du 5 au 13 mars à Toulouse et dans plusieurs autres villes.
Guy Chapouillié, professeur émérite et cinéaste, en sera le président d’honneur. Au programme, une trentaine de projections, vingt films -fictions, documentaires et courts métrages- seize invités, dont douze Palestiniens – réalisateurs, critique de cinéma, journalistes – dont Lema Salem, professeur auteure d’une étude sur les femmes cinéastes palestiniennes ou encore Khadijeh Habashneh, responsable des archives du cinéma palestinien…
L’invité d’honneur, Elia Suleiman, faiseur de miracles avec son film Intervention divine (Prix du jury à Cannes en 2003) sera représenté par Tahar Chikaoui à la Cinémathèque avec deux autres de ses films : Chronique d’une disparition et Le temps qu’il reste.
Miracle encore que cet enfant de 9 ans – Ramzi Aburedwan – enfant de la première intifada, qui a grandi, survécu grâce au violon et créé l’école de musique palestinienne et française Al Kamandjati où les enfants cultivent musique, dignité et beauté. C’est ce qu’évoque le film Just Play.
Et cet autre miracle, celui de la broderie traditionnelle qui, pour les Palestiniens, est la trame même de leur terre : La Palestine, de fil en aiguille de Carol Mansour, qui nous le présentera.
Le programme explore les mille façons de vivre de la Palestine – en exil, dans le pays et en exil dans le pays – avec les deux films d’Annemarie Jacir, Le sel de la mer et Wajib – L’invitation au mariage mais aussi Le Dîner de Maïs Darwazeh, À la rencontre d’un pays perdu de Maryse Gargour et bien d’autres encore.
Enfin un film fort, dur, incontournable Ghost Hunting de Raed Andoni qui tente de chasser les fantômes de la prison et de la torture, sera parmi nous et parlera de son film, Ours d’or à Berlin en 2017.
Pour accompagner ces séances, de la musique, une exposition de photographies, des robes brodées, de la littérature …
Nous vous attendons toujours plus nombreux !